mardi 23 septembre 2014

Lettre à mon filleul

Salut Gabriel,

Je sais que la lecture c'est pas encore ton truc, mais à la façon dont je te vois dévorer des yeux ton livre sur les animaux, je suis confiant que le jour où tu pourras lire cette lettre et les suivantes n'est pas lointain.

Au moment d'écrire ces lignes, on ne se connaît pas encore très bien et j'espère, avec le temps et la vie, corriger le tir. Une chose que tu dois savoir c'est que j'aime la route : j'ai l'âme nomade d'un voyageur et je vibre le plus intensément quand j'allonge les kilomètres pour aller à la rencontre et de la vie, de la nature et des humains.

Aujourd'hui, j'ai pris la route depuis le cœur des Laurentides jusque dans la partie occidentale des Cantons de l'Est pour venir te rencontrer, voir comment tu avais grandi depuis notre dernière rencontre et prendre un temps de répit en compagnie de deux personnes que j'aime et respecte de tout mon être : tes parents.

Laisse-moi, premièrement, m'enthousiasmer devant tes nouvelles prouesses de petit homme de vingt-deux lunes : tu cours, danses, ris, lances des roches à l'eau, du bois au feu et du carton au recyclage, dis "Merci", "Auto" et "Animaux", grimpe, es à l'écoute de ton petit frère fraîchement arrivé et à l'écoute de ton cœur et j'en suis ahuri ! Je vois tous les espoirs d'une espèce dans un si petit être et tu sembles déjà vivre la vie humaine si franchement !

Je t'envie un peu car ta société est pour l'instant ta famille et que celle-ci t'apprend la confiance et l'amour ; la mienne me semble beaucoup plus disparate et dysfonctionnelle et tente de me pousser vers la peur, l'abrutissement, l'aliénation et la mort avant son temps. J'espère que le jour où tu écrira à ton/a filleul/e, ta société sera plus équilibrée et saine que la mienne.

Je voulais aussi que tu saches comment j'admire ton père, ta mère, tes parents.

Samuel est un homme bon, convaincu, que je vois tracer son chemin, contre parfois ses propres repères, mais toujours guidé par des valeurs qu'il sait justes et humaines. Il sait prendre soin et protéger ce qui est sien de tout l'homme qu'il est tout en ayant gardé le cœur d'enfant que je lui ai toujours connu.

Mélanie est une femme généreuse et continuellement tournée vers le bien-être des siens et de son entourage. Elle défend avec vigueur l'éducation qu'elle croit le mieux pour ton frère et toi.

Ensemble, ils collaborent pour bâtir une vie à leur image et les côtoyer me donne espoir dans les familles qui voient et verront le jour dans l'aube de ce siècle.

Demain, je t'ébourifferai les cheveux, t'embrasserai le front et reprendrai la route jusqu'à notre prochaine rencontre. Sache que, malgré ma présence plutôt parsemée dans ta vie, mes pensées se tournent souvent vers toi et ta famille et que je tente de laisser ma trace sur ce monde pour que tu puisses en profiter plus que moi.

À plus, p'tit homme !

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